Anachronique ! de René de Obaldia
« Anachronique ! » d’après les « sept impromptus à loisir »
de René de Obaldia, doyen de l’Académie française
Création en coproduction avec l’Illiade à Illkirch du 10 au 13 mars 2015 à 20h30
Rencontre avec l’auteur le vendredi 13 mars 2015 à 19h à l’Illiade et le samedi 14 mars 2015 à 13h à la Librairie Kléber de Strasbourg
Le 17 avril 2015 à 14h15 et 20h30 au Moulin 9 de Niederbronn

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René de Obaldia, né en 1918 à Hong-Kong, doyen de l’Académie française depuis 1999, est un auteur majeur et incontournable de l’histoire théâtrale française et mondiale, avec comme compagnons de route « surréalistes » et du théâtre dit de « l’absurde » Jean Tardieu, Alain Robbe-Grillet, Jacques Audiberti, Roland Barthes, Eugène Ionesco et Samuel Beckett.
Il est traduit et joué dans le monde entier, mise en scène et interprété en France par les plus grands comme Jean Vilar, Michel Simon, Maria Casarès, Georges Wilson.
« Zeus ! Lorsque, il y a quelques années, je jetais ces « Impromptus » sur le papier, j’étais à mille lieux de soupçonner qu’ils allaient être traduits dans une vingtaine de langues et qu’ils entreprendraient joliment le tour du globe ! Quel embrasement ! » René de Obaldia.
De nombreux prix ont couronné sa carrière : Prix de la critique dramatique, du théâtre de l’Académie française, de l’humour noir, de la poésie, de la littérature, Marcel Proust, Molière d’honneur et du meilleur auteur.
Il propose un théâtre fait « d’heureux instants de complicité avec des spectateurs qui ne confondent pas nécessairement la gravité avec la pesanteur ».
René de Obaldia est un auteur clairvoyant et visionnaire de son temps, et sa profondeur se nomme audace, liberté, légèreté, fantaisie et extravagance. Son écriture est belle, forte, drôle et incisive, quant au fond, il est d’une puissance et d’une acuité sidérante.
René de Obaldia, en presque un siècle d’existence, a su analyser, décrypter, tirer des leçons, émettre des hypothèses et extrapoler sur les dérives d’une société en marche, aveuglée par ses principes et ses habitudes, mais sans jamais omettre de divertir son public.
Il s’agit à chaque fois de duos ou de trios, rondement menés, pleins de surprises et qui ne laissent jamais préjuger du dénouement. Obaldia met en perspective, transpose, parodie, et pousse jusqu’à l’absurde des traits de caractères ou des situations tout à fait ordinaires.
Il n’hésite pas à utiliser la tragédie antique, le vaudeville, des personnages historiques, des références théâtrales comme Shakespeare ou encore les mythes fondateurs, connus du plus grand nombre, afin d’éveiller des réminiscences et sensations qu’il torpille ensuite pour saisir le spectateur et l’amener au rire et à la réflexion.
Les lieux sont multiples : un théâtre, une masure, un intérieur petit bourgeois, un champ de cailloux !
C’est le lieu « théâtre » que nous avons retenu pour la cohérence de notre projet qui réunit trois textes de formes différentes, et qui nous parlent de sujets brûlants aussi divers que l’amour et ses dérives, la consommation et ses déchets, le progrès et ses incongruités, la connaissance et ses égarements …
Un théâtre, lieu de vie, de surprises, d’étonnement !
Lieu de tous les possibles et terrain de prédilection des acteurs.
« N’est-ce point la meilleure récompense pour un auteur qui ne croit pas à l’incommunicabilité, mais au contraire, à d’ardentes trouées dans la nuit du siècle, pour peu que se déroule – aux yeux d’un public fraternel et éveillé – le mariage du cœur et de l’esprit ? » René de Obaldia
Chantal Richard et Christophe Feltz
Mise en scène et adaptation Christophe Feltz, Chantal Richard
Jeu Christophe Feltz, David Lopez, Chantal Richard
Lumière et scénographie Daniel Knipper
Musique Francesco Rees
Costumes Rita Tataï
Photos Jean-Louis Hess
Affiche Aurélie Guthmann
Extraits « Poivre de Cayenne »
Le Petit « Veux-tu que je te dise, il y a quelque chose de pourri au royaume de…du…de la… »
Le Grand « Du Danemark. »
Le Petit « Mince alors, comment tu sais ça ? »
Le Grand « Mon cousin germain…l’espoir de la famille. Il se destinait au théâtre.
Au moment où il venait de retenir cette phrase-là , il a eu une attaque »
Le Petit « Moi aussi j’aime bien le théâtre et j’aime bien penser. Faut que je pense, c’est plus fort que moi…Casser des cailloux, ça me laisse l’esprit libre…Mais toi, t’as aucune imagination : on te mettrait en Enfer, tu croirais que c’est l’Enfer ! Mais ici c’est le Paradis, tu m’entends, le Paradis ! »
Le Grand « D’accord, c’est le Paradis. Te fâche pas. Au Paradis on doit pas se fâcher. Deux copains comme nous… »
Le Petit « Quand même casser des cailloux ! Tu te rends compte ? A notre époque ! On se croirait au temps de Charles Martel ! »
Le Grand « Tu voudrais pas qu’on casse des nouilles ! »
Le Petit « Veux tu que je te dise, eh bien, on est anachronique.
Voilà ce qu’on est : a-na-chro-nique ! »