Mademoiselle Julie d’August Strindberg

Création en coproduction avec l’Illiade à Illkirch les 03, 04, 07 et 09 mai 1996

« Je pense qu’il en est de l’amour comme de la jacinthe qui doit prendre racine dans la nuit avant de pouvoir fleurir. Ici, elle grandit et fleurit et porte son fruit tout de suite, et c’est la raison pour laquelle cette plante meurt si vite »

August Strindberg

Avec « Mademoiselle Julie », Strindberg fait descendre la tragédie du monde des héros et du mythe dans celui de la vie réelle. Il y approfondit, cherche et fouille toutes les contradictions, les horreurs et les lumières à l’oeuvre dans un être. Mademoiselle Julie, fille du Comte, rêve de descendre de cet arbre, de ce pilier où elle est assise. Mademoiselle Julie rêve de pouvoir regagner la terre, rêve d’humanité. Elle veut tomber, descendre de là où sa situation sociale, où ses brisures et souffrances familiales l’ont placée.
Par sa curiosité, par son désir d’existence, d’une autre existence, Jean, le domestique du château, fiancé à Christine, la cuisinière, navigue déjà entre deux classes : celle des « esclaves » dont il est séparé et qu’il méprise, et celle des maîtres vers laquelle il progresse de toutes ses forces.
Jean rêve de monter au sommet de l’arbre de vie, rêve de dénicher le nid où dorment les oeufs d’or, rêve de grimper tout en haut pour atteindre le jardin de l’Eden.
Strindberg fait de ces mythes, de ces héros, de ces symboles, des Humains.
Des humains fragiles, contradictoires, complexes, mais animés d’un désir de vivre, d’un désir d’existence, énorme, sublime.
Christophe Feltz, mars 1996
Mise en scène Christophe Feltz
Collaboration artistique et administrative Christopher Reynolds
Jeu Laure Werckmann, Michel Froehly, Chantal Richard
Avec la voix de Johanna Boulay sur les textes de Dan Anderson
Lumière, Régie Générale Jean-Charles Herrmann
Scénographie Manuel Gironès
Assistante à la scénographie Catherine Lubrano
Costumes Sabine Siegwalt
Musique Pascal Holtzer
Régie Plateau Anne Grenaudier, Stéphane Roche
Photo Emmanuelle Alvado-Murbach

 » Il y a là une sève qui condense des problématiques sur la famille généralement plus délayées dans d’autres textes auxquels j’ai été confrontés. »
Christophe Feltz

 » Pour Christophe Feltz, cette création est aussi la première dont il signe la mise en scène, au Théâtre Lumière (…). »
DNA, S.H, mai 1996