Vernissage de Vaclav Havel

Création en coproduction avec le Théâtre Jeune Public de Strasbourg (CDN) du 25 mai au 05 juin 1993

Par plusieurs aspects fondamentaux, le théâtre de Vaclav Havel rejoint celui de Pinter. La même problématique des difficultés de l’humain à entrer en paroles, en sentiments avec les autres et avec lui- même, s’y retrouve.
A une époque où le mot communication a dû être inventé pour pallier des déficiences dramatiques dans le rapport à l’autre, « Vernissage », par son contenu cynique, et sa forme humoristique, est une oeuvre reflétant parfaitement, et dans le sourire, la fin du siècle.
Christophe Feltz, comédien, septembre 1992

La chute du mur tant souhaitée, tant attendue, inattendue, événement dont on pouvait croire qu’il fallait apporter une résolution, n’a rien résolu. Les problèmes se sont déplacés mais restent vivaces. Avec la fable de Vaclav Havel, faire un retour en arrière d’avant la chute, nous donnera sans doute un éclairage neuf sur l’après la chute, sur ce passé qui peut-être n’est pas mort.
C’est dans le jeu du texte, donc de la pièce, que l’on pourra se rappeler l’histoire, la faire revivre dans les questions trop vite éludées qu’elle pose.
Michel Froehly, metteur en scène, septembre 1992

« Je ne suis pas de cette espèce d’auteurs à la plume féconde, rapide, facile et heureuse, à l’imagination jamais lasse, exempts de doutes et de scrupules, naturellement ouverts au monde et qui, sur tout sujet, tirent droit au but. Je m’en attriste, m’en irrite quelquefois. Ambitieux, j’enrage de voir ce qu’il m’en coûte d’écrire, en proie à une rumination qui, parfois, me paralyse…
Audience et Vernissage (1975) ont eu le sort le plus paradoxal. Ecrites rapidement, dans l’entrain et, à vrai dire, pour le seul amusement de mes amis, il ne m’avait pas effleuré l’esprit qu’elles pussent intéresser quelqu’un d’autre, et surtout à l’étranger. Une fois de plus – comme souvent depuis que je me trouve coupé du théâtre – je me suis trompé. »
Vaclav Havel, Prague, décembre 1976


Mise en scène Michel Froehly
Jeu Céline Schnepf, Christophe Feltz, Philippe Dorin
Lumière Gerdi Nehlig
Musique Pascal Holtzer
Accessoires, costumes Virginie Mudry
Régie générale Jean-Charles Hermann
Régisseur Erick Bonan
Assistant Nicolas Desvernois

 » C’est à un Vernissage bien particulier, d’un humour et d’une extraordinaire vitalité auquel nous sommes « invités » ce soir dans la petite salle du TJP. La mise en scène de Michel Froehly est un vrai écrin d’intelligence raffiné et nous souhaitons longue vie à tous ceux qui n’ont pas peur de la critique cynique et humoristique. »
HEBDOSCOPE, Francis Grislin, juin 1993

 » (…) Situations et caractères sont, d’un trait sévère et cruel, remarquablement dessinés par Havel, et l’équipe réunie par Michel Froehly et Christophe Feltz les loge dans un dispositif joliment croqué. Et leur travail est à l’avenant : installé avec de l’allant et de la nervosité, parfois tendu comme il faut, avec légèreté et conviction, du côté d’un excès joyeusement contrôlé. »
DNA, Antoine Wicker, mars 1994

 » C’est diablement féroce, cynique, drôle et précis. Un certain état d’esprit de gens qui s’écoutent parler, se regardent et s’aiment, s’érigeant en « bons amis qui vous veulent du bien », fixant les règles de vies et les canons du bon goût, provoquant une impossibilité totale de communiquer. C’est vif, emporté et on ne se prive pas de rire. Cela fait du bien. »
L’ALSACE, juin 1993