Architruc de Robert Pinget

Création au Théâtre du Hall des Chars de Strasbourg du 27 avril au 06 mai 2000

Robert Pinget est une figure essentielle du « Nouveau Roman », qui vit le jour dans les années 50. Né en 1919, il publie son premier livre à 32 ans, « Entre Fantoine et Agapa », où se trouve en germe toute la suite de son oeuvre.
Bien qu’il appartienne au groupe du « Nouveau Roman » qui s’est formé aux Editions de Minuit, il déclare plus s’intéresser au langage parlé et à la musique qu’aux formes visuelles auxquelles s’attache, par exemple, un auteur comme Alain Robbe-Grillet.
« Il serait erroné de me croire partisan d’une école du regard. S’il s’agit d’être objectif, l’oreille a d’aussi tyranniques exigences. »
« Mon propos se matérialise toujours en des livres aux thèmes très simples, ceux de la vie quotidienne. Le souci idéologique leur fait défaut, ils ne démontrent rien. C’est une forme d’art qui à moi me paraît fondée ».
Robert Pinget

On peut effectivement retrouver dans le quotidien les deux modes de transposition esthétique auxquels Pinget se livre très souvent :
Le comique et la musicalité.
Architruc, le roi, et son ministre, Baga, règnent comme ils peuvent sur un royaume fantasmagorique et imaginaire.
Perdus et fatigués d’une existence sans véritable but ni objectif profond dans une humanité déshéritée et déshumanisée, ils vont essayer de se divertir, de s’amuser un peu.
« Je sais que depuis un siècle on en a marre ensemble. »
Architruc

Mise en scène  Christophe Feltz
Assistant mise en scène, lumière Daniel Knipper
Jeu Roland Brodbeck, Christophe Feltz
Conseil artistique Catherine Lubrano, Chantal Richard
Scénographie Christophe Feltz, Daniel Knipper
Costumes Jean Duntz
Musique Hervé Cellier
Régie son Mathias Gerber
Régie plateau Sophie Baer
Réalisation du film « De Rien » Roland Muller

 

« (…) Une scénographie malicieuse et réussie, que Feltz co-signe avec Daniel Knipper. Deux grands enfants – il s’agit comme l’on sait, en quelque royaume de pure fantaisie, d’un roi et de son ministre, l’un et l’autre désoeuvrés…- y trompent leur ennui dans un lit énorme, en y jouant à d’assez bouffons et pathétiques jeux de rôles où affleure une critique sévère de la société politique, en même temps que la chronique mélancolique de l’infinie solitude humaine (…). »  DNA, Antoine Wicker, le 04 mai 2000

« C’est un retour sur Robert Pinget, dont le Théâtre Lumière avait déjà donné Abel et Bela, qu’il propose là, roi imaginaire d’un royaume improbable et un ministre aux mille prévenances. Les deux rôles sont assurés respectivement par Christophe Feltz, qui signe aussi la mise en scène du spectacle, et Roland Brodbeck, acteur à la trajectoire des plus improbables (…). »  DNA, Serge Hartmann, avril 2000