La Ronde d’Amour d’Arthur Schnitzler

Création en coproduction avec le Taps Gare de Strasbourg du 08 au 13 mai 2007

La demoiselle de petite vertu, le soldat, la bonne, le fils de famille, la femme du monde et son mari, ce mari et la grisette – le second quittant la première pour la troisième qui sourit au quatrième et ainsi de suite jusqu’au comte qui passe de la comédienne à la demoiselle de petite vertu, bouclant la boucle de La Ronde.
Mais qu’est ce qui les entraîne tous dans cette ronde d’amour ?
Peut-être les diverses nuances de ce qu’on appelle l’amour et qui n’est parfois que l’attirance des corps modulée par les règles du jeu social selon ce que nous sommes, riches ou pauvres, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, libres ou non.
Est-ce l’amour qu’ils vont vraiment chercher dans ces rencontres furtives qui hésitent entre romantisme et désir de jouissance ou contemplation de soi dans le miroir de l’autre ? En dix scènes brèves, ce chef-d’œuvre incontesté du théâtre européen, écrit à Vienne en Autriche au tout début du XXe siècle, et longtemps interdit, raconte avec pittoresque, humour et acuité, l’essentiel sur cette magie du coeur ou des sens qui mènent le monde.
Dès 1905, à Vienne, à l’époque de Freud (grand ami de Schnitzler), Klimt, Schiele, des bruits circulaient sur une oeuvre « licencieuse » qu’Arthur Schnitzler, l’auteur le plus à la mode, avait dans ses tiroirs. C’était « La Ronde » qu’aucun théâtre n’osa monter et qui fut d’abord imprimé à compte d’auteur. Il fallut attendre 1921, après le naufrage de la double monarchie et après plusieurs années de censure en Autriche et en Allemagne, pour qu’on puisse enfin jouer la pièce à Vienne, et le succès fut incommensurable….
En 1950, Max Ophüls réalisa « La Ronde » d’après la pièce d’Arthur Schnitzler, avec Gérard Philipe, Simone Signoret, Danielle Darrieux et Daniel Gelin. Ce film marque le retour en France, sa patrie d’adoption, de Max Ophüls, exilé aux Etats-Unis, et renoue avec l’inspiration viennoise de « Liebelei » (1932), déjà adapté d’une oeuvre de Schnitzler.Entre comédie légère et satire acerbe, les personnages de cette Ronde nous emportent aussi par la grâce des notes et des mots de Piaf, Trenet et Aznavour, avec délice et ravissement, mais sans concession, dans cette tourmente amoureuse, d’une actualité saisissante.

Mise en scène Christophe Feltz
Lumière et scénographie Daniel Knipper
Musique Francesco Rees
Jeu Catherine Javaloyès, Anne-Laure Hagenmuller, Tobias Kempf, Christophe Feltz
Costumes Rita Tataï
Régie son Léa Kreutzer
Administration, diffusion Coralie Maisonneuve
Photos Raoul Gilibert