Finalement, quoi de Philippe Madral
Création à la grande salle de l’Aubette de Strasbourg du 11 au 17 mars 1995
Finalement, quoi, spectacle théâtral, est une partition affective mise en musique.
« Finalement, quoi », clin d’oeil à l’existence où l’homme, seul dans sa chambre, réinvente sa vie, sa famille.
» Probable que c’était quand on prenait le soleil ensemble dans la cour, derrière la maison. Je revois ça. La poussière au soleil, et papa et maman assis sur des chaises et moi sur la caisse. Probable que c’était là que Tacot me léchait le visage. Me souviens plus. »
« Me demande si je vais sortir, aujourd’hui. Pas très, pas tellement. Enfin. Me sens pas très bien aujourd’hui. Là. Pas très bien aujourd’hui là. Pas si bien que ça, je veux dire. Pas si bien qu’hier, par exemple. Hier, finalement, je ne suis pas sorti. C’est vrai qu’hier, je ne me sentais pas très bien. Aujourd’hui, je me sens un peu mieux qu’hier. Je ne sais pas. Peut-être. Enfin. Finalement, quoi. Aujourd’hui, peut-être que je devrais quand même sortir. Je ne sais pas. Si je m’écoutais, je crois que je ne vais pas sortir. Pas encore, en tout cas. Pas maintenant, je veux dire. Pas encore maintenant, pas maintenant, pas maintenant tout de suite. »
Philippe Madral (1986)
Mise en scène Collectif de création
Jeu Christophe Feltz
Guitare Pascal Holtzer
Sax soprano Pierre-Alexandre Huber
Lumière Jean-Charles Herrmann
Régie Anne Grenaudier, Dominique Renckel
Décor et affiche Photo Joëlle Wust
« (…) Il y a, dans le jeu de Christophe Feltz, une vraie capacité à susciter l’émotion, à évoquer cette faille fragile qui diffuse et bouleverse l’équilibre mental. Le texte de Madral est ainsi servi de manière convaincante. Christophe Feltz nous emmène dans une Odyssée du souvenir et de la fracture, construite comme un puzzle, en clair-obscur, comme il en va de toutes les déchirures de l’enfance. »
DNA, Serge Hartmann, octobre 1994